Les Types de Tubes :
Le plus simple des tubes à vide est la diode La diode à vide est un tube électronique qui se compose d’un filament alimenté par un courant électrique à basse tension, d’une cathode qui est chargée d'émettre des électrons et d’une anode ou plaque. Ce composant est toujours utilisé pour redresser le courant alternatif.
La triode se compose d'une cathode, émettrice d'électrons, d'une anode réceptrice, et d'une grille placée entre les deux, le tout dans un tube dans lequel on a fait le vide. L'interposition d'une grille entre les deux électrodes permet, en modulant son potentiel, de favoriser ou restreindre ce passage des électrons. L'énorme intérêt de cette disposition est qu'une petite variation de potentiel sur la grille provoque une grosse variation du courant récolté par l'anode : c'est le principe de l'amplification. En jouant sur les caractéristiques géométriques de la lampe, on peut ajuster ce facteur d'amplification (le gain). La plus connue des triodes est évidemment la 300 B (qui fut précédé par la 45 et 2A3), ainsi que des triodes de « fortes puissances » : 211, 845, 805, GM70..
Ces tubes sont le plus souvent utilisés en montage single end.
Il existe également des doubles triodes (ECC83, ECC82..) généralement utilisées en pré amplification.
Les Tétrodes et Penthodes :
La tétrode est une évolution directe de la triode, auquel est ajouté une grille écran. L'ajout de cette grille augmente le gain du tube. On n’utilise plus la tétrode aujourd’hui mais ses évolutions : les pentodes et les tétrodes à faisceau dirigés qui présentent un meilleur rendement, moins de distorsion et une plus grande linéarité. Ces tubes plus souvent utilisés dans des schémas push-pull. Les références les plus connues sont EL34, EL84 ; 6L6, 6550, KT88, KT90, KT 120….
Tube Rolling :
En parcourant les forums vous tomberez surement sur les recommandations de l’expert du forum qui recommande de remplacer le tube X par le tube Y, qui change la sonorité du tout au tout (en mieux évidement). Cette pratique, qu’on appelle aussi tube rolling peut dans certain cas effectivement aboutir à des améliorations mais aussi à des catastrophes.
Il faut garder à l’esprit quelques règles de bases :
Respectez les caractéristiques des tubes d’origine, si votre ampli est de bonne facture, il a été conçu par des ingénieurs compétents. S’ils ont décidé d’utiliser un certain type de tubes, c’est que celui-ci est adapté au montage, y substituer un autre tube peut non seulement dégrader les performances mais éventuellement être dangereux.
Les tubes d’occasion ou NOS (new old stock) : La première qualité d’un tube est d’être conforme aux spécifications d’origine, n’achetez jamais un tube d’occasion si les caractéristiques ne sont pas affichées (idéalement en mentionnant l’appareil qui a servi aux mesures). Il y a beaucoup de tubes soi-disant « NOS » qui sont tout simplement rincés et ne sont plus aptes à fonctionner correctement.
Le prix des tubes : Le prix des tubes varie énormément, certaines références anciennes peuvent atteindre des fortunes. Si vous recherchez une paire de 300 B vous en trouverez des fabrications chinoises à partir de 100 Euros alors qu’une paire de Western Electric des années 50 dépassera allégrement les 2 500 €.
Il y a bien des différences de fabrication entre les différents tubes d’un même type, qui influent sur la qualité sonore pour autant est-ce que cela justifie ces différences de prix ?N’oubliez pas que le tube est une pièce d’usure que vous serez forcément amener à changer
Les références des tubes :
Les tubes sont désignés par code souvent alphanumérique qui correspondent à des caractéristiques (tension, coefficient d’amplification, courbes courants tensions etc…). Suivant les lieux de productions les codes changent la double triode 6JD8 que l’on retrouve dans beaucoup d’étages de pré amplification, s’appelle ECC88 en Europe et 6N23P dans sa version russe. Une version professionnelle existe sous la référence E188CC (7308, 6N23P-EV). Par contre l’E88CC est un tube destiné aux montages industriels, il présente des caractéristiques différentes et n’est pas nécessairement interchangeable. On le voit il n’est pas toujours facile de s’y retrouver d’autant que certains sites marchands entretiennent la confusion.
Le rodage des tubes :
Les tubes (comme d’autres composants électroniques) ont besoin d’être rodés pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Ce n’est pas un mythe, prenez un tube neuf et mesurez-le à l’aide d’un lampemètre vous verrez que souvent ces spécifications dépassent les spécifications théoriques. On estime généralement qu’il faut environ 100 à 200 heures pour que les caractéristiques du tube se stabilisent.
Appairage des tubes :
La dispersion des caractéristiques des tubes peut être importante (cela varie suivant le type de tube). Suivant les schémas vous aurez besoin de paire de tubes ou de quartet possédant des caractéristiques proches, on parle alors de tubes appairés. Seuls les grands marchands ou les constructeurs disposent de suffisamment de tube pour réaliser cette opération. Cette opération est assez fastidieuse et impacte forcément le prix du tube.
En conclusion : Ne craignez pas les appareils à tubes, sous réserve qu’il soit bien construit ils sont très fiables et souvent beaucoup plus réparables que les appareils modernes.
On trouve des appareils de grandes marques extrêmement musicaux à des prix raisonnables, en plus ils vous donnent l’opportunité d’optimiser le son en changeant les tubes, alors n’hésitez plus 😊.
Pour aller plus loin :
Un musée de tubes virtuel
Un site qui donne la caractéristiques des tubes
Une chaine You Tube consacré aux montages à lampes :
La fabrication des tubes (en anglais)
Un blog allemand consacré aux tubes (en anglais) :
Quelques marchands sérieux :
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